3                Physiologie du chant

Pour décrire la psychophonie et les organes qui y participent, un atlas entier d’anatomie et physiologie serait nécessaire tant l’implication du corps dans sa globalité est importante.

Nous avons choisi de traiter plus spécifiquement la physiologie du chant car la préparation à la naissance psychophonique s’adresse à un public varié qui n’a le plus souvent aucune connaissance du chant et des organes qui y participent. Nous approfondissons donc ici la notion d’Homme émetteur.

L’anatomie étant difficilement séparable de la physiologie, nous aborderons de front ces deux notions.

Nous commencerons par la description de l’appareil respiratoire pour finir par les organes de l’articulation. Toutefois, ces organes à proprement parler vocaux ne sauraient être isolés du reste de l’organisme et encore moins du cerveau. Il faut tenir compte également d’autres éléments comme la posture ou la colère qui modifient notre capacité à utiliser efficacement les organes dont nous traitons ici.

3.1        La soufflerie

L’air est le matériau de la voix, respirer permet la phonation tout autant que l’oxygénation de nos tissus.

3.1.1        Les organes en jeu           

 (cf. schéma ci-dessous)

*   Le thorax

Il constitue la partie squelettique supérieure du tronc.

A l’arrière, l’empilement de 12 vertèbres thoraciques forme la cyphose dorsale. Cette courbure peut être légèrement diminuée et permettre ainsi le redressement du thorax ce qui facilite les mouvements respiratoires.

Les douze côtes qui constituent le thorax sont souvent considérées comme horizontales. Or, d’une part le bord latéral de la côte est un peu plus en bas que ses  attaches antérieure et postérieure, et d’autre part son extrémité antérieure est un peu plus basse que son extrémité postérieure.

Cette orientation est fondamentale car elle explique les mouvements des côtes dans le mécanisme respiratoire qui peuvent se faire soit en « en poignée de pompe », soit en anse de seau.

Le thorax qui constitue un élément important de l’appareil vocal va entrer en vibration surtout dans la partie supérieure du sternum lors de l’émission vocale. Cette zone constitue le point 2 des points de vibrations du chanteur décrits précédemment. Son activation  donnera à la voix un timbre chaleureux.

Le point 6 qui correspond à la dilatation costale postérieure, mobilise les côtes flottantes ce qui permet l’acquisition d’un volume d’air supplémentaire non négligeable qui soulagera la femme enceinte en fin de grossesse, pour laquelle la taille de l’utérus gène la respiration.

Le point 8 est un point d’ouverture thoracique, celui-là également permettra une oxygénation meilleure de la femme enceinte. 

Enfin, ces trois points permettent une amplification vocale par l’acquisition d’un souffle plus puissant.

Le chant, par la résonance osseuse et la dynamisation de la zone thoracique qu’il permet, donnera à la femme enceinte la possibilité de prendre conscience d’une part de l’axe vertébral et d’autre part de ses capacités respiratoires et de leur maîtrise.  

*   Les voies aériennes

Après l’inspiration, l’air expiratoire quitte les poumons, parcourt les bronches, puis la trachée. La partie terminale de la trachée, en forme d’ogive, concentre cet air vers le larynx et les cordes vocales ; là, il est mis en vibration et amené vers l’extérieur par ce qu’on nomme « le conduit vocal ». Ce dernier correspond à l’ensemble des tubes et cavités que l’air, une fois mis en vibration, va traverser avant de rejoindre l’extérieur – pharynx, bouche, fosses nasales éventuellement.

*    Les poumons

Ils constituent le réservoir qui va stocker l’air destiné à la phonation. Cet air va également servir à oxygéner le sang, réalisant l’hématose.

Pendant l’acte vocal, la vibration de l’arbre pulmonaire entier permet une dynamisation de l’hématose par une circulation sanguine capillaire stimulée, ce qui est profitable à la femme enceinte et au fœtus qui ont tous deux des besoins accrus en oxygène que la physiologie de la grossesse, par la compression mécanique de l’utérus ne permet pas toujours.

*   Le diaphragme

La mobilisation des éléments qui accueillent et expulsent l’air phonatoire se fait grâce à un ensemble de muscles. Il serait légitime de penser que la phonation se fait uniquement grâce aux muscles expirateurs, puisque c’est du souffle expiratoire dont nous avons besoin. Or les pédagogues de la voix considère le diaphragme, muscle inspiratoire par excellence, comme essentiel à l’expire.

Au cours de l’inspiration, le diaphragme tend à s’aplatir et  prenant appui sur les viscères, soulève la base inférieure du thorax et l’élargit dans trois dimensions :

verticale –il s’abaisse lui-même-, sagittale par déplacement vers l’avant de la paroi abdominale, et frontale en relevant latéralement les côtes.

Au centre de la coupole, en respiration normale, l’amplitude des mouvements est de l’ordre de 1 à 2 cm, il s’agit d’un mouvement réflexe, mais celle-ci peut atteindre 10 cm au cours du chant que la femme soit enceinte ou non et ce par un mouvement décidé.

La gestante qui chante aura donc une respiration plus ample et plus profonde qui devient progressivement très facile avec l’expérience du chant. Inspirer avec une grande amplitude diaphragmatique en fin de grossesse est possible avec l’entraînement et ne comprimera ni n’irritera pas non plus l’utérus puisqu’il sera légèrement déplacé vers l’avant de l’abdomen par le diaphragme.

A l’expiration, le diaphragme qui remonte prend la fonction de muscle expirateur car il s’oppose à l’action des expirateurs en tenant un rôle antagoniste très important. Certains muscles ne seront donc sollicités que lors de l’expiration vocale et non dans la simple respiration silencieuse.

Ainsi, lorsque nous chantons, le diaphragme retarde l’expiration pour éviter que tout l’air ne parte d’un seul coup et permettre un souffle plus long. Cette maîtrise de l’expiration dans le chant permet à la femme enceinte de mieux gérer les contractions lors de la dilatation du col, l’inspiration sera alors un temps de détente et de récupération.

 

Le diaphragme correspond au point 5 : c’est l’appui diaphragmatique du souffle. On le mettra en jeu de multiples façons selon la nature de l’émotion exprimée par le travail des onomatopées. La femme enceinte pourra alors prendre conscience de l’importance du diaphragme dans le souffle et apprendra à le maîtriser et à s’en servir pour s’oxygéner, chanter, supporter la douleurs causée par les contractions et pousser lors de l’accouchement.

De plus, la mobilité du diaphragme dans les notes piquées et la respiration abdominale permet d’exercer un massage des viscères et d’améliorer ainsi le transit intestinal et la circulation veineuse souvent paresseux pendant la grossesse.

Enfin, les expressions spontanées dont le diaphragme est le siège permettront de libérer les émotions agissant ainsi positivement sur le psychisme maternel.

*   Les muscles thoraciques et abdominaux

Ils sont tendus obliquement entre deux côtes. Selon leur position, on oppose les muscles intercostaux externes qui sont inspirateurs et les muscles intercostaux internes qui sont expirateurs.

Les muscles abdominaux sont plats et constituent une sangle qui enveloppe les viscères. Ils sont avant tout expirateurs : lors de leur contraction, ils rétrécissent la ceinture abdominale en refoulant les viscères vers le haut et referment le thorax. Les grands obliques abaissent les bords latéraux des côtes –en anse de seau-, et les grands droits, tirant le sternum vers le bas, réalisent la même finalité par le mouvement en poignée de pompe.  (cf. schéma ci-dessous)

Ces mouvements lorsqu’ils sont exagérés permettent la poussée dans l’expire, c’est pourquoi la femme enceinte doit apprendre à les connaître pour pouvoir s’en servir.

En effet, les muscles thoraciques et abdominaux correspondent au point 3 des points du chanteur décrits plus avant.

Leur utilisation et donc la mobilisation de ce point dans le chant soulage les lombaires en améliorant la posture. Elle permet dans le même temps, un soutien vocal important et donne la force de remontée du souffle et de l’énergie.

La contraction des muscles fessiers qui correspond au point 4 permet, associée au point 3, la bascule du bassin. Cette bascule optimise la dynamique périnéale. C’est ce qui va permettre à la femme enceinte de réduire ses courbures sans agir directement sur elles mais par la mobilisation des structures musculaires. (cf. schéma ci-dessous)

D’un point de vue vocal, ce point assure également la dynamisation du souffle et lui donne de la longueur. C’est en l’utilisant régulièrement que la femme enceinte dont la capacité respiratoire diminue progressivement au fil de la grossesse, va pouvoir compenser cette perte de volume d’air pulmonaire par une tenue du souffle plus longue.

Avec l’évolution de la grossesse, ces muscles abdominaux et thoraciques vont être étirés progressivement, et tout particulièrement les grands droits. Le chant en les mobilisant va permettre de les tonifier en douceur sans irritation de l’utérus.

De même que pour le diaphragme, le travail de ces points au niveau respiratoire permet à la femme enceinte une prise de conscience corporelle. Elle apprend à connaître et différencier les muscles et à s’en servir pour maîtriser son souffle lors des contractions, et pour les efforts expulsifs de l’accouchement.

*   Les muscles du rachis et du cou

Certains muscles du cou sont théoriquement capables d’aider le thorax à s’ouvrir et participeraient à la respiration en relevant l’orifice supérieur du thorax comme les muscles scalènes et le muscle sterno-cléido-mastoïdien. Toutefois le rôle de ces muscles dans la phonation est à la fois globalement nuisible et peu efficace : ils rigidifient en fait l’axe cervical et empêchent une libre mobilité du larynx.

La femme enceinte devra donc détendre cette zone pour ne pas se faire mal aux cervicales en chantant, elle reverra donc naturellement sa posture souvent trop voûtée et sera amenée à placer sa respiration plus bas permettant une oxygénation de meilleure qualité.

3.1.2      Les différentes respirations

 

Il est nécessaire de distinguer la respiration pour respirer et les respirations pour parler, chanter, ne réclamant pas la même puissance vocale.

Le cycle respiratoire est automatique et sous le contrôle des centres nerveux situés au niveau du bulbe rachidien qui modifie le rythme ou l’ampleur de la respiration, selon les nécessités et l’activité de l’organisme à ce moment.

Dans la respiration simple, l’effort musculaire n’existe que lors de l’inspiration : seuls travaillent le diaphragme et les intercostaux externes et c’est l’élasticité de la cage thoracique qui assure seule l’expulsion de l’air des poumons. Cette respiration mobilise uniquement le volume courant pulmonaire.

Par contre, lors du chant, l’expiration et l’inspiration sont modifiées. Il se produit une inhibition du cycle automatique sur décision volontaire. Les volumes d’air mis en jeu représentent alors 60 à 80% de la capacité vitale pulmonaire.

Nous aborderons en détail dans la partie pratique les différentes respirations utilisées lors de la pratique vocale.

3.2      Le « vibrateur » : le larynx

Le larynx est l’organe principal de la voix. Mais ce n’est là qu’une fonction “secondaire”, sa fonction première étant celle d’un sphincter permettant l’obturation de la trachée.

Les plis vocaux qui font partie du larynx se présentent comme deux lèvres horizontales placées à l’extrémité supérieure de la trachée, faisant saillie dans la paroi intérieure du larynx. Se rejoignant en avant, il peuvent s’écarter et se rapprocher l’un de l’autre en arrière. En se rapprochant, ils peuvent vibrer grâce à l’action du souffle pulmonaire.

La glotte est l’espace compris entre les plis vocaux lorsqu’ils sont éloignés l’un de l’autre.

L’épiglotte surmonte le tout. C’est un clapet qui, en se rabattant en arrière au moment de la déglutition forme un couvercle pour le larynx, permettant le passage des aliments de l’œsophage vers l’estomac.

Aucun point du travail des onomatopées n’est référencé au niveau du larynx car bien qu’il soit aisé de penser que le larynx doit être le siège de sensations vibratoires, il n’en est rien. En effet, ce n’est pas un lieu de résonance mais c’est lui qui est à l’origine de la vibration des différents points.

Notons que la grossesse par l’imprégnation hormonale physiologique qu’elle entraîne, va assouplir les plis vocaux de la femme enceinte et lui permettre d’atteindre des notes graves avec l’exercice qu’elle n’aurait pas pu produire avant. Les sons graves sont à l’origine de la production d’endorphines dont la propriété est l’inhibition de la douleur. Or ce sont ces mêmes sons graves qui permettent de faire vibrer le bas du corps et notamment le périnée, siège de sensations douloureuses lors de l’accouchement. La nature a donc donné les moyens à la femme de lutter contre la douleur, en rendant possible l’émission de notes le plus souvent réservées au registre des hommes.

3.2.1      L’appareil suspenseur du larynx 

Lors de la parole, la pomme d’Adam est animée de mouvements verticaux constants, nécessaires à l’articulation des voyelles et qui sont assurés par trois groupes de muscles constituant les « bretelles de suspension » du larynx.

Les bretelles antérieures relient le pharynx au maxillaire inférieur (muscle sus-hyoïdiens)

Les bretelles inférieures relient le larynx au bord supérieur du sternum, c’est à dire au thorax (muscles sous-hyoïdiens).

Les bretelles supérieures relient le larynx à la base du crâne jusqu’au dessous du conduit auditif (muscles stylo-hyoïdien et digastrique).

Tous ces muscles s’insèrent sur l’os hyoïde qui est un demi-anneau osseux concave vers l’arrière situé au-dessus de la pomme d’Adam.


3.2.2     Théories de la mécanique vocale 

Le Dr HUSSON dans sa théorie de neuro-chronaxie, donne une importance considérable à la concentration sur le son à émettre, le problème de la technique du souffle étant jugé très secondaire. La concentration mentale est la seule chose intéressante à cultiver : d’elle dépend la qualité des influx récurrents produits par le cerveau.

Cette hypothèse n’est qu’un exemple, beaucoup d’autres théories ont été écrites afin d’expliquer le mécanisme vocal du larynx  qu’il serait fastidieux d’exposer ici.

3.2.3     Incidence du fonctionnement laryngé sur les qualités de la voix

*   Facteurs résultant du comportement des plis vocaux eux-mêmes

La voix est sous la dépendance de modifications physiques intéressant les plis vocaux et concernant le tonus, l’élongation, l’épaisseur, la masse musculaire vibrante, la pression d’accolement, la durée de la phase d’accolement. D’autres facteurs ne concernant pas directement les plis vocaux peuvent intervenir : la pression sous-glottique, la pression sus-glottique, le débit d’air à travers la glotte, la pression atmosphérique, la densité des gaz contenus dans les poumons, la position du larynx.

*   Les trois qualités acoustiques de la voix

Une multitude de phénomènes entrent en jeu et interagissent au niveau du larynx pour donner à la voix humaine une variabilité très remarquable lui permettant de s’adapter avec précision aux multiples circonstances où elle a à se manifester. Toutes les variations de la voix se ramènent cependant à des modifications des trois qualités acoustiques du son vocal : intensité, hauteur, timbre, modifications isolées ou plus fréquemment associées entre elles.


3.3       Les « résonnateurs » 

le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes

3.3.1       Le pharynx

Le larynx débouche en haut dans le pharynx, ou « carrefour aéro-digestif », qui est la cavité musculaire de l’arrière bouche, capable de rétrécir latéralement, d’arrière en avant et verticalement. Ces variations sont sous la dépendance de l’appareil suspenseur du larynx. Ces mouvements interviennent de façon très importante dans l’articulation des voyelles.

La cavité se divise en trois étages superposés qui sont de bas en haut : l’hypopharynx, l’oropharynx et le rhinopharynx. On y place le point 7, point de résonance palatale qui assure la distribution des phonèmes au palais et caractérise le timbre.

3.3.2     La bouche

Résonateur principal au même titre que le pharynx et articulateur principal, c’est cet organe qui est à l’origine de l’individualisation des sons du langage.

Le point 12 situé au niveau de la bouche et du nez, fait appel aux sensations gustatives et olfactives qui donnent la sensation du « masque » : sensations de vibration et de chaleur apparaissant dans une zone en éventail ouvert au niveau des pommettes. C’est grâce à cette zone que le son est mis en forme, car ce sont les sensations gustatives qui permettent de sculpter les consonnes et les voyelles.

Le Collège de Psychophonie a observé le lien entre la détente des mâchoires, de la bouche avec la détente du périnée et du vagin. Il se trouve que les deux principaux vaisseaux de l’acupuncture se rassemblent en ces deux zones :

-         sur l’avant du corps, le vaisseau conception qui va de la lèvre inférieure jusqu’à l’anus.

-         Sur la face postérieure, depuis la lèvre supérieure jusqu’à l’anus.

Les deux orifices vagin/bouche, pôles de l’identité féminine selon la psychophoniste Elisa BENASSI(9), sont liés par de nombreux critères. C’est pourquoi, si les mâchoires et le larynx sont serrés dans les contractions ou dans l’effort de poussée, la travail de dilatation sera entravé ainsi que la progression de la présentation dans la filière génitale.

Pour cette raison, il est donc important de faire bailler les femmes et de les faire chanter afin de laisser ces deux portes ouvertes.

3.3.3  Les fosses nasales. Les sinus

La communication entre la cavité nasale et le rhinopharynx est interrompue lorsque l’élévation du voile vient empêcher le passage de l’air. Ce mouvement à lieu également pendant l’olfaction, c’est pour cette raison que l’utilisation d’images sensorielles olfactives permet d’obtenir des sonorités et vibrations différentes lors de l'émission vocale.

Les sinus, cavités des fosses nasales sont au nombre de quatre :

-         sinus frontal, au dessus de l’orbite,

-         sinus maxillaire, entre la cavité orbitaire et l’os maxillaire supérieur,

-         sinus ethmoïdal, constituant la paroi creuse qui sépare l’œil de la fosse nasale,

-         sinus sphénoïdal correspondant au plafond du rhinopharynx.

Le point 1  qui correspond à la résonance de tête, est situé au niveau des sinus frontaux. Il sera activé surtout avec les harmoniques aigus et par certaines consonnes comme M, N, L, D ou T. C’est un point pour lequel le ressenti de la vibration est très important et qui produit une grande sensation de bien-être rapidement. Il est donc tout à fait conseillé en préparation à la naissance où la détente des femmes enceintes est un des objectifs principaux.

3.4      Le schéma corporel vocal : placer sa voix

Au niveau du corps entier, toutes les données sensitives et sensorielles sont intégrées au niveau cérébral, mémorisées et organisées pour former une représentation mentale et spatialisée de chaque élément de notre corps et de l’environnement extérieur. Cette intégration commence avant la naissance, c’est le référentiel de ce que l’on nomme « schéma corporel », indispensable à la vie : si l’un des sens est défaillant, il est possible de lui en substituer un autre qui va en partie le suppléer.

La réalisation de la voix, nous l’avons vu, est un acte complexe où la coopération de nombreux acteurs anatomiques est nécessaire. Son contrôle se fait grâce à l’utilisation en continu des informations sur l’état du « système » ( par des récepteurs sensitifs et acoustiques), grâce à la comparaison à des schémas vocaux préétablis et connus. Cette confrontation en temps réel n’est possible qu’en s’appuyant sur un schéma corporel vocal, réalisant une véritable boucle audio-sensitivo-phonatoire. Le schéma corporel recouvre en fait la sensation, au sens large du terme, que l’on a de sa voix : somesthésique, kinesthésique, auditive… Apprendre à chanter consiste donc à organiser et à améliorer son schéma corporel vocal pour placer sa voix.

Le bon placement du souffle et de la voix en développant les ressources personnelles, augmente la confiance en soi et diminue l’angoisse et par-là même, la douleur.

On comprend alors tout l’intérêt d’une préparation à la naissance par le chant qui permet une prise de conscience du corps par l’intermédiaire du schéma corporel vocal.

 

 

 

 

 

(9) BENNASSI Elisa, Les deux pôles de l’identité féminine.

Bulletin du Collège de Psychophonie Marie-Louise AUCHER, Janvier 2001, N°11, p. 6,7. & juin 2001 , N°12, p. 2-4.